À 33 ans, Catherine Lefebvre a déjà bien «bourlingué». D’une voix chantante et chaleureuse, elle vous fait partager les premières séquences de sa vie professionnelle, menées tambour battant, «un boulot-passion», pour reprendre sa formule.
Dans son métier comme dans son engagement syndical, «Quoi qu’il arrive, je privilégie l’approche humaine et pragmatique».
Issue d’une famille picarde se retrouvant dans la passion de la mer et de la voile, Catherine Lefebvre rêvait d’architecture navale. C’est pourquoi elle intègre I’ENSIETA, Ecole d’ingénieurs de la Défense, à Brest. Elle y découvre l’hydrographie, l’océanographie et la cartographie marine. À la sortie de l’école, elle fait un passage dans la Marine nationale. « Ce fut une très bonne expérience. J’ai bien apprécié le côté « carré » du management militaire et dans les domaines technologiques, l’armée est vraiment à la pointe ! « · Mais la rigidité des codes frustre par trop sa spontanéité; Catherine Lefebvre décide de prendre l’air. Et rejoint le Port auto nome de Rouen où elle étudie l’impact sédimentaire sur l’estuaire de la Seine de la construction du port de containers du Havre.
Puis elle retrouve sa Picardie natale en entrant à la SANEF à Amiens, puis à Senlis. Elle administre le système cartographique du groupe. « Une sorte de Google Map adaptée à nos métiers. Je suis comme un chef d’orchestre harmonisant l’ensemble des données. Je suis autonome et en même temps je travaille avec tout le monde. C’est exactement ce que j’aime. »
Solidarité et liberté
Aimant pratiquer les sports collectifs et imprégnée des valeurs parentales de solidarité et de liberté, c’est d’autant plus naturellement que Catherine Lefebvre rejoint le syndicalisme. « J’ai tout de suite eu des atomes crochus avec l’équipe syndicale CFE-CGC ».
Adhérente depuis 2008, elle est élue au comité d’établissement en juin 2011 et précise, que toutes catégories confondues, la CFE-CGC est arrivée en tête alors que les cadres et les agents de maîtrise ne représentent que 20 % des salariés. « Je m’investis donc très vite dans les multiples activités syndicales. Et, au sein du CE, je participe à la commission formation et la commission parité hommes/femmes. Enfin, au niveau national, je représente la section Autoroute au Conseil syndical national CFE-CGC BTP. »
Quand la situation se dégrade
« Je suis arrivée à la SANEF juste après la privatisation qui, contrairement à d’autres sociétés d’autoroute, s’est passée plutôt en douceur. Mais depuis, la situation s’est dégradée avec la volonté de la direction « d’anticiper les évolutions économiques, démographiques et technologiques ». Même si à la CFE-CGC, nous avons à cœur de maintenir une ligne de responsabilité, on ne peut pas réellement dire qu’il existe encore un dialogue entre la direction et nous.
En 2012, j’ai complété mes connaissances dans les domaines des entretiens préalables à sanction, des conseils de disciplines, des réunions en délégation à la DG… Ces derniers mois m’ont révélé la complexité des tâches qui pèsent parfois sur nous, en particulier celles qui touchent à l’intimité de nos collègues! Je suis maintenant consciente de l’impact psychologique de nos missions. »